Benn Jordan
pour les intimes, The
Flashbulb est un personnage assez controversé. Capable du
meilleur (l'album dont je vais vous causer) et, je n'irai pas jusqu'à
dire du pire (j'ai trop de respect pour lui), mais en tous cas du bof
bof. Ceux qui suivent de près
ou de loin mon activité de dj savent que mes mixes contiennent assez
souvent des morceaux du bonhomme. Bon, évidemment, ça ne vaut pas
pour caution absolue, loin s'en faut. Benn Jordan a fait des trucs
pas terribles, certes, mais j'ai tout aussi souvent honte de certains
de mes vieux mixes. Je les laisse en ligne pour l'histoire plus que
pour l'ego.
Cela dit, ne nous égarons pas. Je voulais en fait vous
parler de ce qui constitue l'apogée de la production musicale de
Benn Jordan « de son p'tit nom » (comprenez par là que
ce qui précède est moins bien, et ce qui suit aussi). Kirlian
Selections, son septième album avec l'étiquette The
Flashbulb (clique les liens
précédents, tu verras qu'en plus, il a fait plein d'autres
trucs !), sorti en 2005, est sans doute un des meilleurs albums
de musique électronique de tous les temps. Ouais ! Vous avez le
droit de ne pas être d'accord, mais de toutes façons, j'ai plein de
personnes dans mon entourage qui seront prêtes à aller dans mon
sens ! Et à vous péter la gueule le cas échéant. Peut-être
même à balancer un A380 sur le Burj
Khalifa.
DONC, je vous
le dis, ouvrez grandes vos esgourdes, savourez ce sens de la mélodie
associé à un travail impeccable de la rythmique. Ok, j'en vois déjà
débarquer me disant que c'est du sous-Squarepusher, etc. La
routine. Mais – et avec tout l'immense respect que j'ai aussi pour
ce dernier -, Jenkinson n'a jamais su faire simple quand il pouvait
faire compliqué ; là où Jordan te pond une mélodie évidente
avec trois notes. J'ai d'ailleurs longtemps vu en lui une sorte de
Martin L. Gore
des temps modernes. Avec le recul, je ne pense pas que Jordan ait le
talent de Gore, mais quand même, il y a un truc... En tous cas dans
Kirlian Selections, il
y a ce sens de la composition conjugué à la modernité, que seuls
les grands albums pop savent mettre en évidence. J'éviterai de
parler de breakcore, de peur de vous faire fuir ; j'éviterai de
parler d'electronica, de peur de vous endormir. Kirlian
Selections est bien plus que la
somme des deux. C'est juste un instant de grâce électronique,
intégrant à la perfection des éléments acoustiques dans une
perspective mélo-pop. Les rythmiques, ciselées, nous rappellent
juste que l'année dans laquelle on vit commence par un « 2 ».
Encore une fois, les vinyleux ont eu chaud aux fesses : à
défaut de l'album complet, un joli EP
en vinyle transparent contenant quelques morceaux de l'album (ainsi
qu'un remix inédit n'y figurant pas) existe. Et pour ma part,
j'attends désespérément de la part de Benn qu'il nous ressorte un
truc du même acabit (et pas qu'en CD please).
Une enquête
rétro-musicale menée par l'Inspecteur Harensky.
Une enquête rétro-musicale menée par l'Inspecteur Harensky
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