Enquête musicales réalisées par l'Inspecteur Harensky

La production musicale actuelle, pléthorique, nous plonge dans un flot incessant de nouveautés faisant qu'on passe souvent à côté de sorties essentielles. Certaines œuvres, aussi, ne prennent leur saveur que dans le temps. À l'heure où tout s'accélère, où le mélomane est pris dans un tourbillon incessant de nouvelles productions, il me semble essentiel de regarder en arrière et de prendre le temps de (re)découvrir certains albums ou artistes qui méritent mieux que de finir en compost, recouvert quotidiennement par la frénésie créatrice. Ces chroniques anachroniques au format court n'ont pas vocation à entrer dans le détail -s'agissant le plus souvent de sorties déjà commentées-, mais plutôt à mettre le doigt sur un album, un artiste ou un label, depuis déjà relégués au rang de vieilleries. Mais après tout, si vous ne l'aviez pas déjà entendu, c'est que c'est nouveau pour vous, non ? Et si vous le connaissiez déjà, peut-être n'avez vous pas pris la peine de bien l'écouter ? Internet et votre curiosité feront le reste.

mardi 1 avril 2014

Sonig


Dois-je encore rappeler que j'ai une attirance particulière pour la scène électronique allemande ? Il s'agit à mon sens de la plus prolifique et iconoclaste qui soit. Ce n’est donc pas un hasard si une fois de plus dans ces Retrochronics, je décide de parler de productions germaniques. Le label Sonig, basé à Cologne, est certainement l'une des structures musicales les plus versatiles enfantées outre-Rhin. Initiée en 1997 et depuis tenue par le vétéran Frank Dommert, les sorties se succèdent à un rythme plutôt soutenu et donnent le la de l'underground électronique teuton. Dans une trajectoire allant du noise à la pop, Sonig se situe au carrefour de toutes les expérimentations.

 
L'on ne sera donc pas surpris que les autochtones et déjantés Mouse On Mars y aient fourbi leurs armes les premières années. Cependant, leur pop déviante n'est pas nécessairement représentative du cœur de meule musical développé par le label. D'ailleurs les Mouse On Mars ne font pas partie de mes favoris soniguiens, même si j'aime assez leurs expérimentations aux frontières de la pop.



Non en fait Sonig fait partie de ces labels qui se définissent par ce qu'ils ont d'indéfinissable. La bass music boîteuse de Dj Elephant Power ou Baleine3000 peut y côtoyer les bleeps abstraits de Microstoria, l'electro nostalgique de Fanal figurer aux côtés de l'abstract electronica bancale de Vert. Il y a au final autant de registres abordés que d'artistes signés. Chaque sortie nous envoie voir ailleurs si on y est. En général on y est pas. Mais on est content de se trouver là où on avait pas prévu de se trouver. On est perdu mais on s'y retrouve. Tout le monde a suivi ?

Bien, alors on va se calmer. Je ne vais pas citer tout le catalogue, parce qu'il y a matière. Et comme vous êtes dégourdis, vous aurez immédiatement repéré le premier lien de cet article, renvoyant vers la page mère du label. Je me contenterai simplement d'évoquer quelques-uns de mes chouchous. L'inclassable Small Pieces Losely Joined de Vert doit certainement être le plus usé de ma collection. Suivi de près par les deux opus de Niobe. Et puis – et puis on s'en fout en fait de mes préférés. Lancez donc le petit oiseau bleu, téléchargez comme des porcs afin de repérer les sorties du label susceptibles de vous plaire – car il y en aura forcément – avant de faire fumer la CB chez votre disquaire favori. Globalement on trouve ces rondelles assez facilement, le plus souvent à prix modique (c'est suffisamment barré pour dissuader quiconque de surfer sur une pseudo-hype faisant irrémédiablement et artificiellement gonfler les prix). 

Extraits : 

Niobe– Good Ol Owl

Une enquête rétro-musicale menée par l'Inspecteur Harensky

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