Enquête musicales réalisées par l'Inspecteur Harensky

La production musicale actuelle, pléthorique, nous plonge dans un flot incessant de nouveautés faisant qu'on passe souvent à côté de sorties essentielles. Certaines œuvres, aussi, ne prennent leur saveur que dans le temps. À l'heure où tout s'accélère, où le mélomane est pris dans un tourbillon incessant de nouvelles productions, il me semble essentiel de regarder en arrière et de prendre le temps de (re)découvrir certains albums ou artistes qui méritent mieux que de finir en compost, recouvert quotidiennement par la frénésie créatrice. Ces chroniques anachroniques au format court n'ont pas vocation à entrer dans le détail -s'agissant le plus souvent de sorties déjà commentées-, mais plutôt à mettre le doigt sur un album, un artiste ou un label, depuis déjà relégués au rang de vieilleries. Mais après tout, si vous ne l'aviez pas déjà entendu, c'est que c'est nouveau pour vous, non ? Et si vous le connaissiez déjà, peut-être n'avez vous pas pris la peine de bien l'écouter ? Internet et votre curiosité feront le reste.

samedi 14 juin 2014

Sunken Foal - Fallen Arches

J'ai fait l'acquisition de cet album en 2008 (est-il encore utile que je précise en vinyle?), l'année de sa sortie. Fallen Arches fait partie de ces bonnes surprises que nous réserve régulièrement Planet Mu. À l'écart du tumulte dubstep et autres sorties du label creusant le sillon de courants bien établis ou en passe de l'être, l'irlandais Dunk Murphy livre un album subtil et extrêmement personnel. 

Quelle étiquette lui coller ? Quel style lui attribuer ? La réponse est simple et tient en un mot : beau (l'exact inverse de pas mal de mes potes donc.). Et la beauté a ceci d'universel qu'elle peut être perçue par tout le monde. Voici le genre de disque que vous pouvez mettre dans toutes les esgourdes sans craintes : l'electronica de Murphy mêle vrais instruments et traitements électroniques, diluant dès la première écoute les préjugés des deux camps.

Douce mélancolie et dissonances harmoniques tissent d'un fil hybride une trame électro-acoustique solide pendant que mandolines trafiquées et voix éthérées – qui fondent comme beurre dans une marmite à feu doux - nous plongent dans une brume lumineuse, soutenus çà et là par quelques chuchotements rythmiques subtils et discrets.
Bien entendu, quelques apparitions sporadiques de rythmes plus soutenus (Rikkic, A Bear In The Hermitage) ne manquent pas de nous rappeler qu'on est bien – avant tout - chez Planet Mu. Pas de quoi remuer un dancefloor cependant, et l'on retiendra plutôt les ambiances féeriques de Dutch Elm, Can't Fuck The Moonlight ou encore le vaporeux et cristallin On Platinum Rays.

Bande son idéale pour flâner, il s'agit également du seul album disponible en vinyle du monsieur. Malheureusement. Néanmoins, les diggers les plus avides de découvertes pourront se rabattre sur son EP 4 titres Fermented Condiments ou encore sur son (ancien) duo abstract/IDM, Ambulance. Il y a quelques galettes intéressantes à se mettre sous la dent de ce côté-là aussi...en attendant (espérant) que Dunk revienne vite sur notre support chéri avec un LP de cette trempe (Dunk, tu m'entends ?! Ceci est un message subliminal).

Extraits : 



Une enquête rétro-musicale menée par l'Inspecteur Harensky

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire